La séduction

QUESTION par Julien V. (Saint-Jean-sur Richelieu, Canada)

Ma conjointe et moi sommes en couple depuis bientôt 6 ans. Je crois que notre union est solide. Nous nous aimons tous les deux et nous communiquons bien.

Malgré tout, quelque chose m’intrigue dans ses agissements. Quand nous sortons ensemble, elle a constamment besoin de séduire autour d’elle, d’avoir les regards des hommes sur elle. Pas qu’elle me tromperait avec qui que ce soit, mais elle semble en avoir sans cesse besoin. C’est comme une sorte de défi personnel qui la remplit et dont elle est fière. Elle me dit que cela fait partie de «sa personnalité». Notre entente sexuelle n’est pas en cause à ce qu’elle me dit.

J’ai confiance en elle et je ne me sens pas jaloux, mais j’aimerais savoir à titre d’information qu’est-ce que la séduction d’un point de vue d’une conscience évoluée et s’il y a des dangers pour ma compagne avec tout ça.  


PIERRE-LUC:

Au départ, la séduction, dans son sens d’interaction entre deux êtres ou deux organismes vivants, est essentiellement un phénomène d’attraction électro-magnétique basé en grande partie sur une structure de réactions chimiques et hormonales manifestées par un ensemble de stimuli olfactifs, sonores, visuels ou posturaux et destinée à amener le représentant porteur de la semence et celui du sexe récepteur à se rencontrer pour la fécondation et la reproduction de l’espèce.

La séduction consiste essentiellement à «amener à soi», selon l’étymologie et le sens premier du mot.

C’est une opération naturelle, nécessaire et programmée de tout temps au niveau biologique. Dans la nature, elle est pratiquée selon l’espèce davantage par le mâle ou par la femelle.

Chez les humains, elle est plus souvent et plus visiblement pratiquée par le porteur de l’énergie féminine qui en diffuse la grâce, la subtilité et le parfum, quel que soit son sexe, mais en interaction serrée avec l’énergie de puissance plus «virile» du porteur masculin.


Cette opération d’attraction étant nécessaire à la survie de la race, elle DOIT se réaliser. Elle est donc programmée à partir d’un agent puissant et diablement efficace: le plaisir intense créé par la montée du désir à tous les niveaux, notamment physique, et par son assouvissement éventuel.

Chez l’être humain, qui dit «plaisir» dit presque aussitôt «reproduction de ce plaisir» et «attachement à ce plaisir», éventuellement aussi abus et dépendance, à l’image du rat de laboratoire qui appuie à répétition sur la manette qui, via des électrodes implantées dans ses centres cérébraux du plaisir, lui envoie en réponse de minimes décharges électriques qui le font jouir jusqu’à en crever d’épuisement.

On passe donc facilement de la simple reproduction de l’espèce à la reproduction du plaisir pour lui-même.


Dans la séduction, surtout la séduction «en série», établie en système de vie et de comportement social, on va encore plus loin, passant maintenant de la reproduction du simple plaisir de l’acte sexuel à la reproduction répétée de l’unique plaisir de séduire.

Qu’en est-il de ce manège?

Regardons plus spécifiquement du côté de la femme. Il faut d’abord faire la distinction entre la séduction elle-même telle que nous venons de la décrire et la simple joie intime pour la femme de se sentir reconnue dans sa féminité, de se sentir attirante, de se sentir femme, dans la même mesure où l’homme masculin aime se sentir puissant, physiquement, financièrement ou autrement. Ce sont là des ingrédients énergétiques et psychologiques sains, importants pour aider à conserver une vitalité, un équilibre et une joie de vivre solides.


La séduction qui s’affiche en comportements répétitifs relève cependant d’autres motivations.

Il s’agit alors d’un processus qui a été récupéré par l’égo et qui la plupart du temps, au-delà de la simple reproduction du plaisir, s’est orienté vers l’acquisition d’un pouvoir, réel ou espéré, sur un entourage qui volontairement ou pas sacrifiera un peu de son énergie de désir, d’émotion et de fascination mentale en faveur de la séductrice (ou du séducteur). Le but en d’autres mots est de tirer quelque chose de quelqu’un à son propre profit, quelle qu’en soit la nature et que le motif en soit conscient ou pas.

Le motif caché derrière ce prélèvement ou piratage constant d’énergie sur les autres peut être par exemple une tentative de sublimation d’actes sexuels compulsifs que la personne n’oserait pas accomplir avec son «public», de crainte par exemple d’être mal jugée, de passer pour malade ou de perdre carrément le contrôle de ses pulsions, ou au contraire d’un passage à l’action qu’elle ne voudra tout simplement pas faire en raison de son engagement conjugal bien arrêté, que l’entente sexuelle dans son couple soit satisfaisante ou non.

Il peut s’agir aussi d’une tentative de combler un manque ancien dans la construction du moi, un déficit de l’amour ou de la reconnaissance de base qui aurait dû être donnée par les parents à l’effet que l’enfant a vraiment été désiré. Dans la même veine, il peut aussi y avoir une manoeuvre destinée à combler par l’extérieur une faille importante dans l’identité psychologique et la confiance en soi. Sans parler bien sûr de tentatives possibles pour surmonter (maladroitement) un éventuel traumatisme de nature sexuelle non encore résolu.


Dans tous ces cas néanmoins, il y a excès, donc danger pour la séductrice ou le séducteur. Le premier danger, outre celui de risquer d’affecter ou de briser un couple existant, est celui de «se définir» par la séduction, d’en faire une composante de «sa personnalité» et d’accueillir ainsi en soi des éléments souvent perturbateurs dont on ne soupçonne généralement pas l’existence.

Au-delà d’un petit jeu «anodin», le libre passage laissé innocemment et en permanence à un excès, surtout en sexualité, ressemble aux effets de dilatation produits par certaines drogues en ouvrant la porte à une colonisation de son éther personnel et de sa psyché par des entités énergétiques de toutes sortes, attirées par les émanations fortement excitantes des basses énergies sexuelles lancées à tout vent et dont elles veulent prendre leur part du festin.

Une fois incrustées et installées à demeure, ces entités vont tout faire en leur pouvoir pour pousser plus ou moins habilement leur hôte à des pensées et des comportements sexualisés de plus en plus fréquents, de plus en plus importants et nocifs, par les rêves notamment, se nourrissant de l’abondance ainsi offerte et devenant éventuellement capables à la longue d’influencer d’autres sphères de sa vie.

On parlera alors de contrôle occulte, d’emprise de plus en plus confirmée, de subjugation, éventuellement de possession, selon le degré de conscience et de volonté ou au contraire de fragilité et de dépendance présenté par la personne.

En parallèle, on assistera à une descente graduelle de la séductrice ou du séducteur vers des vibrations plus denses et plus basses, faisant barrage à la conscience dans sa fluidité et dans sa disponibilité à accueillir éventuellement des énergies de plus haut niveau.

Une sorte de jeu de «l’arroseur arrosé» où la personne en recherche de pouvoir par la séduction a fini par perdre le pouvoir sur une partie de sa vie par cette même séduction.


Donc attention. Je ne veux rien avancer concernant votre conjointe. Parlez-en avec elle si c’est utile et intelligent de le faire.

Sachez cependant que dans les hautes sphères de l’esprit, il n’y a pas de séduction: il y a communication intelligente et propositions claires, suivies ou non d’accord et d’alliance entre les êtres.

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