QUESTION par Richard A. (Victoriaville, Canada)
J’ai lu tes articles récents sur les désajustements de la parole et sur le dialogue vibratoire . Plusieurs des points que tu amènes sur l’établissement d’une communication vibratoire entre deux personnes ressemblent beaucoup à ce que Bernard de Montréal appelait «faire de l’interface».
Peux-tu expliquer un peu plus qu’est-ce que l’interface du point de vue des hauts plans de la conscience et comment la créer sans tomber dans tous les pièges de la parole que tu as déjà mentionnés.
En sciences «terrestres», l’interface désigne l’action qui permet à deux systèmes qui sont au départ étrangers l’un à l’autre d’établir entre eux une communication et des échanges à divers niveaux malgré leurs différences. Le mot «interface» désigne aussi bien le processus lui-même que le dispositif matériel, le cas échéant, qui rend possible cette action.
En informatique par exemple, l’interface est le logiciel ou le système d’exploitation qui permet de faire correspondre entre eux deux programmes dont les fonctions ou les origines ne seraient pas nécessairement conciliables. En chimie, c’est le moment du processus où deux substances différentes sont mises en contact par le biais d’un élément-catalyseur, un courant électrique ou une substance quelconque, dans le but de produire une réaction nouvelle.
Au niveau domestique, lorsque tu actionnes les commandes de la télé par exemple, c’est la manette de télécommande qui sert d’interface entre ta volonté et les composantes électroniques internes de l’appareil. Parallèlement, c’est le mouvement de ta main et de tes doigts qui sert d’interface entre ta pensée et la manette elle-même.
Dans tous ces cas, il y a un agent ou un phénomène extérieur qui fait interface et permet une communication qui serait autrement impossible ou très difficilement réalisable entre deux entités, matérielles ou non.
En sciences dites «systémiques», dans les hauts niveaux de l’intelligence supramentale, une situation semblable d’incommunicabilité de départ peut se présenter entre différents plans d’énergie, entre deux espaces-temps séparés ou entre deux civilisations de nature ou d’avancement technologique difficilement compatibles. C’est le cas notamment, au moins pour le moment, entre les mondes de haute intelligence et le mental humain dans son état actuel. Une forme d’interface peut alors se révéler très utile, sinon indispensable, pour mettre les deux parties en contact.
Bernard de Montréal a quelquefois utilisé le terme «interface», sans jamais à mon sens l’avoir vraiment très clairement défini, mais dans ce qui m’est néanmoins apparu pour lui comme une méthode d’élévation de l’esprit pouvant prendre deux aspects différents mais complémentaires:
- en faisant monter le niveau vibratoire d’une personne à l’aide d’un dialogue poussé à un haut niveau pour permettre à cet individu de se connecter au meilleur de son intelligence, par la technique de la question ou celle de l’opposition créative par exemple, ce que ses proches acolytes et amis semblaient faire avec lui en privé,
- en faisant monter d’un commun accord entre les partenaires le niveau vibratoire global d’un groupe en discussion pour permettre à la force de l’ensemble de créer une plateforme de communication et de cueillette d’informations d’un très haut niveau qui autrement serait inaccessible.
Dans le premier sens, l’interface concerne un individu qui met temporairement sa vibration et son esprit au service de l’élévation d’un autre. C’est dans cette optique qu’il faut voir le «dialogue vibratoire» dont j’ai parlé jusqu’à maintenant en y faisant ressortir les erreurs fréquentes à éviter.
Dans le second cas, il s’agit pour les individus en cause de s’allier dans l’esprit pour créer, temporairement ou de façon plus permanente, un espace psychique de haute fréquence qui servira à la fois de relais, de processeur et de réservoir d’information pour la communication entre deux mondes. Les deux notions ne sont pas nécessairement séparées.
Plusieurs conditions de base sont absolument nécessaires à l’établissement d’un dialogue vibratoire ou d’une interface qui soient réellement significatifs et créateurs de résultats. En voici quelques-unes.
L’interface repose d’abord et de façon absolue sur la volonté de chacun d’élever et de «garder élevé» en toutes circonstances le niveau vibratoire du dialogue.
Conséquemment, l’interface requiert l’élimination rapide, totale et irréversible du doute, de l’hésitation, des atermoiements, de la passivité encombrante, de la gentillesse sirupeuse et du désir de plaire, tout autant que des nombreux autres tics de personnalité et bugs de communication qui fleurissent dans presque toutes les autres interactions humaines, notamment la propension plus ou moins consciente à dominer ou à se mettre en valeur.
L’interface repose en second lieu sur une transparence absolue de chacun de ses partenaires. Les voiles du mensonge sous toutes ses formes, conscients ou non, celui de la méconnaissance de soi et de ses propres ombres aussi bien que ceux de la dissimulation, de la duplicité, de l’arrière-pensée, du calcul stratégique ou de la finasserie des mots y sont radicalement proscrits pour raison de nocivité de premier plan dans le processus.
Un troisième pilier de l’interface est l’alliance absolue dans l’esprit et dans l’action qui doit exister entre les partenaires. Dans cette dynamique, chaque individu dépouillé des travers de son ego reconnaît l’intelligence de ses pairs au même titre que la sienne et utilise ses ressources d’esprit pour oeuvrer de concert avec celles des autres partenaires en vue d’accomplir l’oeuvre d’élévation et de création.
Une dernière caractéristique incontournable de l’interface est la prépondérance absolue accordée à l’instantanéité dans la parole. Il s’agit en d’autres mots de la mort irrévocable de la réflexion, de la retenue à tous les niveaux, de l’autocensure et de la prison des idées reçues, celles associées en particulier aux mémoires des peuples et à la culture socio-intellectuelle ou morale.
En conséquence de cette libération, l’individu n’a désormais plus qu’à laisser pulser le centre énergétique de sa gorge en connexion directe avec les plans supérieurs de son mental et à laisser s’associer cette pulsation à celle des personnes avec qui il établit l’interface.