Texte de PIERRE-LUC :
«L’art d’abaisser une vibration» est pratiqué dans une très grande variété de domaines de vie par une majorité d’êtres humains sur la planète, la plupart du temps inconsciemment et involontairement. On le remarque notamment dans les types de dialogue que ceux-ci établissent entre eux.
À cet égard, le titre de cet article aurait tout aussi bien pu s’écrire : «Comment abaisser la vibration d’un dialogue et bloquer rapidement la création d’une alliance entre deux personnes dans les hauts niveaux de l’esprit».
Le dialogue vibratoire non-réfléchi est l’une des caractéristiques les plus tangibles des échanges entre personnes dont l’esprit a franchi les barrières mémorielles de l’âme, de la personnalité et des conventions sociales. C’est un outil de premier choix pour s’élever rapidement vers les hauts niveaux d’intelligence systémique.
Ce type d’échange est pratiqué par deux personnes qui veulent faire du dialogue, même bref et occasionnel, un outil puissant et avancé de leur élévation vibratoire, plutôt qu’une simple occasion de conversation sur des faits divers, d’évacuation d’un trop plein de soucis du quotidien, de recherche d’un confort psychologique momentané ou d’entretien de relations sociales plus ou moins importantes.
Dans ce processus très volontaire et très ciblé, les deux personnes deviennent des «partenaires de communication» en mettant leur force vibratoire personnelle et leur savoir profond au service de l’élévation de l’autre. Ils forment ainsi un «couple d’esprit» durant leur acte de communication, quelle qu’en soit la durée, souvent même au-delà de cet acte lui-même.
Ces deux partenaires ont donc suffisamment de conscience, de volonté de s’élever et d’amour réel pour un autre être humain pour limiter les manifestations habituelles de leur ego trop souvent soumis à la curiosité, à l’émotion ou au désir plus ou moins avoué de se mettre soi-même en évidence. Ils vont au contraire se placer avec leurs meilleures ressources en disponibilité totale pour quelqu’un d’autre.
Un tel événement de communication peut ne durer que quelques secondes, quelques minutes ou ne s’étendre que sur quelques mois. Ce qui importe, c’est que pendant ce temps, il s’écarte des standards habituels du contact verbal humain pour s’élever en qualité, en présence et en générosité vers les plus hauts niveaux de l’amour, de la volonté et de l’esprit, créant alors un mouvement ascensionnel qui propulse l’élévation des deux partenaires dans une spirale de plus en plus créative pour les deux à l’intérieur de ces trois dimensions.
En psychologie, on définit souvent sous l’appellation «d’écoute active» un phénomène similaire dans lequel l’un des partenaires, souvent un intervenant ou un thérapeute, quelquefois un parent, un patron ou un ami, se met au service de l’autre dans une vibration dite «d’empathie» pour lui faciliter l’expression d’émotions et la prise de conscience d’une dynamique personnelle, généralement en rapport avec la liquidation d’expériences souffrantes ou une décision importante à prendre.
Dans le dialogue vibratoire évolutif, les deux partenaires dépassent le simple niveau émotif et psychologique terrestre pour parler cette fois à tous les niveaux du sujet traité, surtout les plus élevés, suivant pour cela la voie d’une intelligence non-réfléchie qui passe à travers une conscience totalement centrée, dégagée du petit moi et prioritairement orientée en permanence sur la montée du mouvement créatif de l’autre.
Cet article ne va qu’effleurer pour le moment la nature d’une opération somme toute assez simple techniquement mais pas toujours facile à saisir dans son application, surtout si on n’a jamais pu soi-même en expérimenter les effets dans sa propre personne d’un acte de la générosité d’autrui à ce sujet.
La difficulté à la saisir provient notamment du fait que cette action est non raisonnée, qu’elle est le résultat d’une interaction uniquement vibratoire et qu’elle est tributaire d’une transparence totale des deux êtres qui s’y engagent.
Peu de gens réussissent à créer un dialogue qui soit réellement vibratoire. La plupart sont aux prises avec ce que psychologues et experts-communicateurs de toutes sortes connaissent depuis longtemps comme des «bugs» ou des «tics» de communication qui farcissent constamment l’interaction verbale des humains les uns avec les autres, affectant la transparence, la fluidité et l’élévation du propos.
On peut relire à ce sujet si on le souhaite l’article sur la parole désajustée.
Pour mieux faire comprendre les difficultés du dialogue vibratoire et préparer son avènement chez les personnes qui le souhaitent, je procède «à l’inverse du bon sens» et vous présente à ma façon un peu humoristique habituelle un «mode d’emploi» qui garantira à toutes fins pratiques le blocage à plus ou moins court terme de l’intelligence et de l’alliance de haut niveau entre les personnes.
Le texte se lit autant au féminin qu’au masculin.
COMMENT ABAISSER RAPIDEMENT LE NIVEAU VIBRATOIRE D’UN DIALOGUE
MODE D’EMPLOI ET SUGGESTIONS
Soyez distrait en parlant à l’autre personne. Laissez votre esprit être capté par toutes les pensées et stimulations ambiantes. Pensez à ce que vous n’avez pas encore réglé dans la journée et aux tâches qu’il vous reste à faire une fois la conversation finie. Mieux encore, faites carrément autre chose en même temps que vous êtes en conversation, comme ranger des objets, nettoyer un meuble ou noter des choses futures à faire.
Tenez le niveau de la conversation au plus bas possible. Parlez de sujets anodins et bien connus. Ne faites qu’effleurer en surface chaque sujet abordé.
Ne restez surtout pas en écoute attentive. Babillez. Discourez. Parlez sans suite de tout ce qui vous vient à l’esprit. Blaguez continuellement.
Faites diversion lorsque le sujet de conversation veut commencer à s’approfondir. Utilisez par exemple la technique des idées soudaines et saugrenues dans le style «Ah! Ce que tu dis, ça me fait justement penser à…»
Interrompez à chaque instant pour insérer votre point de vue.
À l’inverse, restez muet, hésitant, passif ou en retrait, acquiesçant à tout et faisant l’éponge plutôt que de manifester toute forme d’énergie active.
Si l’interlocuteur se confie sur quelque chose, posez à tout moment des questions de toutes sortes pour satisfaire votre curiosité et les besoins de «votre propre enquête» sur la situation.
Faites continuellement intervenir vos propres avis, vos opinions, vos diagnostics sur ce qui se passe d’après vous.
Ramenez tout à vous-même et à votre propre vécu en utilisant à chaque phrase de l’autre la technique du «Moi aussi, c’est pareil», enchaînant immédiatement sur votre propre histoire.
Racontez vous à l’infini.
Banalisez et minimisez l’impact des choses que l’autre vous confie.
Plaignez et compatissez à l’excès. Tentez de rassurer et de cajoler à tout prix.
Innovez en vous plaignant vous-même pour aider à déplacer le pôle de l’attention vers vous.
Comparez ostensiblement votre cas à celui de l’autre et faites ressortir que vos douleurs sont au moins aussi fortes que les siennes.
Faites sentir à l’autre qu’il est souvent dans l’erreur et qu’il a trop facilement tendance à se mettre les pieds dans les plats. Faites-lui la morale au besoin.
Faites-lui sentir plus ou moins finement que vous êtes plus intelligent que lui. Humiliez-le un tant soit peu et vantez-vous plus ou moins subtilement.
Bien sûr, ces suggestions ne sont données qu’à titre d’exemple et ne prétendent aucunement couvrir toute l’étendue de la créativité et de la défaillance humaine dans l’établissement d’un dialogue.
Bien sûr aussi, toute ressemblance avec une personne vivante ou disparue ne serait que le fruit du hasard, si jamais il existe.